Kramer contre Kramer fait davantage écho au célèbre film avec Dustin Hoffman et Meryl Streep qu’au roman d’ Avery Corman. Et pourtant, le pouvoir des mots est aussi performant que le pouvoir de l’image …
Joanna Kramer est partie. Pour être libre, a t-elle dit, pour exister…
Et Ted Kramer se retrouve seul en tête à tête avec le petit Billy, quatre ans. Un fils qu’il connait à peine… A New-York, un publicitaire n’est-il pas toujours sur la brèche ?
Voici Ted aux prises avec la vie pratique dont il ignore tout : la garde à trouver, la bronchite à soigner, les jeux à inventer. Dominant son désarroi – il aime encore Johanna – il va faire front, émerveillé par cette découverte, son fils. Drôle, sensible, surprennant…
Un jour, Johanna réapparaît : pour reprendre Billy, au nom des sacro-saints droits maternels. Mais qu’est-ce que ces « droits » face à deux ans d’amour entre un père et son fils ?
Joanna prend un avocat…
Ce livre, à la fois tendre et déchirant, mêle émotion et humour, parfois maladroitement, mais toujours avec une franchise poignante.
Bien que l’écriture entière et spontanée d’Avery Corman soit bouleversante, c’est le sujet traité qui, principalement, touche le lecteur.
En effet, si l’histoire nous afflige tant, c’est certainement parce que le thème du divorce nous est aujourd’hui devenu trop familier. Si nous ne l’avons pas nous-même déjà vécu, nous connaissons tous autour de nous un petit Billy désorienté, une Joanna tourmentée et un Ted débordé… Et bien souvent, nous sommes indifférents devant ce schéma familial, qui a évolué comme un stéréotype jusqu‘à maintenant.
Kramer contre Kramer fait parti justement de ces livres qui réveillent notre conscience : où est passée notre sensibilité face à ce drame parental, que nous percevons finalement comme une banalité ?
Viennent ensuite s’ajouter des questions très actuelles, tel que le chômage…
De plus, cette étude de moeurs s’avère intéressante du fait du point de vue adopté. Le lecteur traverse ainsi cette histoire de rupture, guidé par l’optique de Ted Kramer.
Certes, on regrette alors que la carte jouée soit celle de l’attendrissement, mais on retient avant tout la morale frappante de ce récit : penser juridiquement ne rime pas forcément à penser humainement !
Participation au challenge New -York
[…] – Kramer contre Kramer, d’Avery Corman […]